la liberté guidant....

LA LIBERTE GUIDANT LE PEUPLE

THEMATIQUE:Arts, états et pouvoirs

Nom : DELACROIX

Prénom : EUGENE Ferdinand Victor
Date de naissance :1798 à Charenton-Saint-Maurice

Date de décès :13 août 1863 à Paris).

Origine sociale: Issu de la grande bourgeoisie,Son père avait été député à la Convention Ses frères ont combattu dans les armées impériales.

Mouvement : chef de file du Romantisme

Dès 1822, il expose ses tableaux au Salon officiel, où elles sont très critiquées. A partir de 1826, il fréquente Victor Hugo. Il est ami de Géricault, C’est un admirateur de l’Empereur.

" Trois jours au milieu de la mitraille et les coups de fusil ; car on se battait partout. Le simple promeneur comme moi avait la chance d'attraper une balle ni plus ni moins que les héros improvisés qui marchaient à l'ennemi avec des morceaux de fer, emmanchés dans des manches à balai ".

1 CARTE D'IDENTITE DE L'OEUVRE

Titre de l'oeuvre: la Liberté guidant le peuple

Date de réalisation: 1830

Mouvement : Romantisme

Type de l'oeuvre : Tableau

Genre: Scène historique

Technique/support: huile sur toile.A nécessité la couture de 3 lés d’une grosse toile et les coutures sont restées visibles

Dimensions: hauteur 2.60m, largeur 3.25m

Lieu de conservation: Musée du Louvre,

2 CONTEXTE HISTORIQUE

> Charles X, défenseur de l’église et de la tradition monarchique règne depuis six ans lorsque le 26 juillet 1830, il censure la presse et réduit le droit de vote. Menée par les étudiants de Polytechniques, le peuple se révolte durant trois journées appelées 3 glorieuses. Charles X doit quitter la France.

>Picturalement, Delacroix s'inscrit dans le Romantisme, qui s'éloigne des critères de représentation prônés par le Classicisme

Si ce tableau avait été classique, la Liberté regarderait devant elle, elle serait centrée dans le tableau, se trouverait sur un socle et le drapeau ne serait pas tronqué .

> Les peintres romantiques livrent leurs états d’âme et veulent partager leurs émotions.

3 ANALYSE PLASTIQUE DE L'IMAGE

>Description:

- Au premier plan: trois cadavres sur les pavés, parmi des pierres et des bois.

Celui de gauche sur le dos, est à moitié dévêtu, une chaussette bleue au pied droit, des taches rouges sur sa chemise blanche.Sa tête est tournée vers la femme

Le second est habillé d’une veste bleue à épaulette, tachée de rouge.

Le troisième à droite dont on ne voit que la moitié du corps (le reste est hors champs),est ganté, en « armure », du rouge sur le front.Tous deux ont la tête tournée vers nous

- Au troisième plan: -dans la partie gauche de l’image, côte à côte,

- A noter : on lit « Eug. Delacroix » en rouge sur un bois et « 1830 » sur celui du dessous, à droite de l’image, sous le pistolet de l’enfant.

>Composition :

- L’œuvre est construite selon la règle des 3 tiers: découpage en 3 parties équivalentes en hauteur et en largeur, organisant les surfaces de la toile [lignes vertes]

>Horizontalement : > La ligne inférieure délimite les personnages couchés du reste de l’œuvre.

> La ligne supérieure, à hauteur des visages des hommes en béret et haut de forme et de l'enfant délimite une bande supérieure où se trouve le buste de la femme et le drapeau

>Verticalement : les lignes organisent des bandes dont la femme au drapeau occupe seule celle du centre. - Les positions des personnages (jambes, bras), des objets (fusil, sacoche) et même les regards dessinent des obliques convergeant toutes vers la femme. [traits roses]

- Les lignes obliques, associées à la position haute de la femme et à l’angle formé par son bras et le drapeau qu’elle brandit dessinent nettement une pyramide, dont la femme est le sommet.

> Lumière

-Au deuxième plan:- une femme,debout au centre sur des bois, sa robe laissant voir sa poitrine nue, pieds nus, tenant de sa main gauche un fusil à baïonnette, de sa main droite un drapeau bleu-blanc-rouge . Sa tête est de profil, tournée vers la gauche, regardant en arrière. Les cheveux sont noués et coiffés d’un bonnet rouge. Sa jambe gauche est en avant. Elle porte Un tissu rouge qui flotte sur la gauche.

- Sur sa gauche se tient un jeune garçon, armé de pistolets, une sacoche en bandoulière et une casquette-béret sur la tête. Sa bouche est ouverte et il regarde vers le spectateur. Jambe droite en avant, bras droit en l’air, bras gauche en arrière.

- A ses pieds, sur sa droite, un homme vêtu d’un pantalon noir, d’une ceinture rouge, d’un vêtement blanc et d’une chemise bleue, coiffé d’un foulard rouge, se relève en s’appuyant sur les bras et regarde vers la femme.

-l’homme de gauche brandit un sabre,il est vêtu d’une salopette sur chemise blanche, un foulard bleu-blanc-rouge autour de la taille . Il porte un pistolet, une sacoche blanche en bandoulière, un béret sur la tête qu’il tourne vers la femme.

-L'homme de droite en redingote et haut-de-forme, tient de ses deux mains un fusil. Derrière eux une foule compacte brandit armes et piques.

-A ses pieds, un adolescent, qui agrippe un pavé de sa main gauche, un sabre de sa main droite et porte un bonnet.il est en partie hors champs

-Sur la gauche, on aperçoit un étudiant de polytechnique reconnaissable à son bicorne bonapartiste

-A l'extrême droite, au bas des immeubles, on devine un détachement de grenadiers.

-A l'arrière plan,des personnes et des architectures

-Des éléments d’architecture urbaineUn minuscule drapeau tricolore flotte au sommet de l’une des tours.

La lumière vient de la gauche du tableau. Cette lumière transversale permet de souligner les formes par de forts contrastes ombre/lumière.

Au centre, la femme est la zone la plus éclairée du tableau, la lumière est latérale

Derrière elle, des nuages mêlés à de la fumée illuminés par un probable soleil couchant, créé un halo lumineux

>Couleurs

3 INTERPRETATION

Les couleurs chaudes sont nettement dominantes

La palette de couleurs utilisée est homogène: un camaïeu (une seule couleur utilisées dans différentes tonalités plus ou moins claires) de bruns et de beige

Seules les couleurs plus franches bleu/blanc/rouge apparaissent à maintes reprises dans la toile,: drapeau, foulard et ceinture de l'homme au sabre à gauche, vêtement tricolore de l'homme agenouillé, costume du gisant à droite, le ciel, bleu et blanc avec une touche de rouge dans le blanc..., comme vu dans la description

Le tableau représente les journées du soulèvement populaire contre Charles X, les 27, 28 et 29 juillet 1830l’assaut final. La foule converge vers le spectateur, dans un nuage de poussière, brandissant des armes. Elle franchit les barricades et éclate dans le camp adverse. A sa tête, quatre personnages debout, au centre une femme. Déesse mythique, elle les mène à la Liberté. A leurs pieds gisent des soldats

-La femme représente la Liberté , c'est une allégorie (une idée représentée par une personne) .Elle est coiffée du bonnet phrygien, adopté par les sans-culottes de la révolution de 1789 et brandissant le drapeau tricolore (interdit depuis l'exil de Napoléon en 1815) symbole de cette même Révolution.

Elle est légèrement plus grande que les autres personnages, au sommet de la composition pyramydale et légèrement excentrée ce qui rend son mouvement plus ample plus puissant

En la faisant combattre dans la rue au même titre que les hommes il l' humanise,elle a les joues roses, la poitrine nue, comme sortie lors de son combat... Il la rend accessible. ainsi, la liberté est à la portée des Insurgés, même si c'est au péril de leur vie comme en témoignent les cadavres au premier plan

Cette fusion entre le réel et l'idéal est une des caractéristiques du mouvement Romantique, que ce soit chez Shakespeare ou Victor Hugo qui d'ailleurs s'est inspiré du garçon à gauche de la liberté pour son personnage des Misérables, Gavroche...

Cette façon de représenter de manière exacerbée les émotions marque une opposition avec le Classicisme ,mouvement fort de cette époque, et est la caractéristique principale du Romantisme.

-Les cadavres au premier plan témoignent de la violence des combats

Le gisant de gauche, dépouillé de ses vêtements, et donc encore plus vulnérable,appartient au peuple comme en témoigne sa chemise blanche simple et surtout son visage tourné de la Liberté

-Les gisants de droite sont eux bardés d’accessoires de soldats (casque, armure, tenue)., ceux sont des soldats ennemis du peuple.

- A gauche , un ouvrier (l’homme au sabre), un bourgeois (l’homme au haut-de-forme)regardent la liberté et avancent de concert avec elle. Ainsi, différents ordres sociaux de même que différents âges (l’enfant à droite) sont solidaires dans la lutte. Cette manifestation est donc celle du peuple.

-Le drapeau flotte au sommet de la tour de Notre-Dame en arrière plan, il témoigne aussi de la révolution, visant à installer la République

-Les touches bleus blanc rouge partout visibles dans l'oeuvre relèvent de la même intention

3 CONCLUSION

Nous avons ici une peinture d'histoire, un véritable témoignage de ces 3 glorieuses, avec un positionnement du peintre qui dit on ce serait peint en le bourgeois peut être, preuve d'un certain engagement

,La façon de représenter la Liberté peut surprendre .Elle va nus pieds, poitrine à l'air , ongles sales, certes elle s'humanise mais d'un point de vu pas très valorisant. Delacroix demeure un Bourgeois.

Mis à part cette sorte d'ambiguïté sur laquelle on peut se questionner, cette oeuvre impressionne toujours de part sa taille mais aussi son traitement plastique,.

Elle a souvent et longtemps choqué, ainsi cette toile a été exposée au Salon de 1831. Achetée par l'état pour le musée du Luxembourg. Jugée trop audacieuse par certains, elle est restée cachée aux yeux du public pendant plusieurs années. Elle est entrée au Louvre en 1874.

Elle a fait couler beaucoup d'encre jusqu'à nos jours

Au fil du temps, l'œuvre de Delacroix est devenue un symbole républicain et cette femme l'icône de la République.

A partir de 1978, on la voit sur nos anciens billets de 100 francs et ce jusqu'en 1995.

Les timbres d'usage courant montrent la Liberté de profil elle devient Marianne à partir de 1982.